Reçu pour solde de tout compte : conseils pour bien le rédiger
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Le reçu pour solde de tout compte est un document écrit dans lequel vous faites l’inventaire des sommes versées au salarié lors de la rupture de son contrat de travail : démission, licenciement, rupture conventionnelle, etc.
Vous avec l’obligation de remettre ce document quel que soit le motif de la rupture.
Le salarié, en signant le reçu pour solde de tout compte, reconnaît, à l’expiration de son contrat de travail, avoir perçu l’intégralité des sommes.
Mais attention, sa signature ne l’interdit pas d’agir en justice. Il dispose d’un délai de 6 mois suivant sa signature. Au-delà de ce délai, il devient libératoire pour l’employeur pour les sommes qui y sont mentionnées. Impossible alors pour le salarié de les réclamer ultérieurement en justice ou d’en contester le montant.
Reçu pour solde de tout compte : conditions de validité
Ces conditions sont indispensables si vous souhaitez vous prévaloir de l’effet libératoire du reçu.
Mention manuscrite : « Pour solde de tout compte »
La mention « Pour solde de tout compte » ou « Bon pour acquit des sommes perçues sous réserve d’encaissement » doit être obligatoirement écrite de la main du salarié. Les juges sont très stricts sur cette condition.
Mention du délai de 6 mois pour contester les sommes indiquées
Le reçu pour solde de tout compte doit indiquer le délai pendant lequel le salarié a la possibilité de remettre en cause les sommes figurant sur le reçu.
Ce délai est de 6 mois (Code du travail, art. L. 1234–20).
Absence de réserves
Le reçu pour solde de tout compte est l’inventaire de toutes les sommes versées au salarié lors de la rupture de son contrat de travail.
Serait privé de tout effet libératoire le reçu comportant des réserves de caractère général sur son contenu formulées par le salarié (« Avec réserves », « Sous toutes réserves », etc.). Néanmoins, si les réserves portent sans ambiguïté sur une somme précise, le reçu conservera un effet libératoire à l’égard des autres sommes.
Seules les sommes visées par le reçu, qu’elles soient liées à l’exécution du contrat ou à la rupture de celui-ci, entrent dans le champ de l’effet libératoire.
Rédaction en double exemplaire
Le droit du travail exige que le reçu soit établi en deux exemplaires originaux. Mention en est faite sur le reçu et l’un des deux exemplaires est remis au salarié (Code du travail, art. D. 1234–7).
Mention de la date
Le reçu pour solde de tout compte doit être établi et délivré à l’expiration du contrat de travail. Sinon, il n’a pas d’effet libératoire pour l’employeur.
Certes, la mention de la date de remise n’est pas exigée par la loi. Mais le reçu non daté, qui n’apporte pas la preuve qu’il a été signé après l’expiration du contrat, est sans effet libératoire pour l’employeur.
Il en va de même d’un reçu signé avant la réception de la lettre de notification de licenciement par le salarié.
Si un salarié refuse de signer le reçu pour solde de tout compte, on ne peut pas l’obliger à signer ce reçu.
Dans ce cas, l’obligation de délivrer le chèque du solde de tout compte est quand même maintenue pour l’employeur, mais le caractère libératoire du solde de tout compte ne jouera pas. Le salarié aura donc 5 ans (prescription salariale) pour le contester et non plus 6 mois (effet libératoire).
Le reçu doit faire l’inventaire des sommes versées, et non à verser, au salarié lors de la rupture.
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Reçu pour solde de tout compte : effet libératoire
Le reçu pour solde de tout compte non dénoncé dans les 6 mois et répondant aux conditions de validité est définitivement libératoire pour l’employeur. Cela signifie que le salarié ne peut pas vous poursuivre en justice pour vous réclamer ces sommes ou en contester le montant.
L’effet libératoire du reçu pour solde de tout compte ne s’applique qu’aux éléments envisagés lors de l’établissement du reçu. Il ne s’applique pas aux droits éventuels, c’est-à-dire aux droits qui étaient encore incertains au moment de la signature du reçu.
Reçu pour solde de tout compte : la dénonciation
Délai de dénonciation
Le reçu pour solde de tout compte peut être dénoncé dans les 6 mois de sa signature.
Ce délai commence à courir à partir de la date précisée sur le document, d’où l’importance, bien sûr, de le dater. A défaut, les juges décident que le délai légal de dénonciation n’a pas commencé à courir.
La dénonciation doit être écrite
La dénonciation doit être écrite et se faire par lettre recommandée (Code du travail, art. D. 1234–8).
La formalité du recommandé facilite le calcul du délai des 6 mois pendant lequel la dénonciation peut intervenir.
La lettre de dénonciation peut émaner soit du salarié lui-même, soit d’un mandataire désigné à cet effet par le salarié (avocat par exemple).
Le salarié peut également saisir le conseil de prud’hommes. Dans ce cas, la convocation devant le conseil remplace la lettre recommandée, à condition qu’elle parvienne à l’employeur avant l’expiration du délai de 6 mois.
La dénonciation n’est pas forcément motivée
Le salarié n’est pas obligé d’énoncer clairement les motifs pour lesquels il dénonce le reçu. La loi ne l’exige pas. Une lettre non motivée par laquelle le salarié dénonce le reçu pour solde de tout compte ne prive pas la dénonciation d’effet.
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