Démission : quel préavis pouvez-vous exiger du salarié ?
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Démission : un préavis doit être respecté
Le salarié qui démissionne doit normalement respecter un préavis. Ce n’est que dans des cas exceptionnels qu’un salarié peut partir du jour au lendemain (par exemple en cas de grossesse).
Il est toujours possible d’accorder des dispenses ou de réduire la durée du préavis du salarié qui le demande mais cela relève de votre pouvoir de direction. En général, tout va dépendre des circonstances (motivation du salarié, possibilité de le remplacer immédiatement, etc.).
Une fois que vous réceptionnez un courrier de démission, vous pouvez y répondre afin de prendre les mesures nécessaires pour organiser la fin de son contrat (date de rupture du contrat de travail, dispense éventuelle du préavis ou, au contraire, rappel de son exécution, etc.). A cet effet, vous pouvez utiliser le modèle suivant :
Préavis de démission : quelle est sa durée dans le BTP ?
Les conventions collectives nationales du BTP prévoient des durées de préavis de démission qui dépendent de la qualification du salarié.
En voici le récapitulatif :
Ouvriers – Préavis conventionnel de démission |
||
Ancienneté dans l’entreprise |
Durée du préavis |
Heures d’absence pour recherche d’emploi |
3 mois maximum |
2 jours |
4h |
Plus de 3 mois |
2 semaines |
12h |
ETAM – Préavis conventionnel de démission |
||
Ancienneté dans l’entreprise |
Durée du préavis |
Heures d’absence pour recherche d’emploi |
Moins de 2 ans |
1 mois |
Aucune |
2 ans et plus |
2 mois |
Aucune |
Ingénieurs et assimilés cadres (IAC) – Préavis conventionnel de démission |
||
Ancienneté dans l’entreprise |
Durée du préavis |
Heures d’absence pour recherche d’emploi |
Moins de 2 ans |
2 mois |
Aucune |
2 ans et plus |
3 mois |
Aucune |
Il est tout à fait possible de prévoir une durée de préavis au contrat de travail. Mais si tel est toutefois le cas, le délai de préavis prévu au contrat ne peut pas être supérieur à celui prévu par les conventions collectives du BTP. Il peut en revanche lui être inférieur.
La Cour de cassation a rappelé cette règle dans une affaire où un salarié qui n’avait pas effectué son préavis (suite à une prise d’acte requalifiée en démission) avait été condamné à verser une indemnité compensatrice de préavis à son employeur.
Les juges du fond avaient condamné le salarié à verser une indemnité correspondant à 2 mois de salaire en se fondant sur le contrat de travail qui stipulait que si une des parties signataires rompait le contrat, après 2 ans d'ancienneté, le délai congé était de 2 mois. C’était oublier de tenir compte de la convention collective applicable en l’occurrence la convention collective régionale des ouvriers du Bâtiment de la région parisienne du 28 juin 1993 qui prévoit un préavis de 2 semaines seulement. Cette disposition, plus favorable au salarié, devait s’appliquer. L’indemnité ne pouvait donc pas dépasser 2 semaines.
Cour de cassation, chambre sociale, 31 mars 2021, n° 19-20.883 (le contrat de travail ne peut pas prévoir un préavis de démission plus long que celui prévu par la convention collective)
Juriste en droit social
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