Grève : les mobilisations se sont amplifiées en 2022 selon la DARES
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A travers sa dernière enquête relative aux mouvements de grève en France, la DARES nous partage cinq constats révélateurs de la crispation de notre climat social. Pour la mener à bien, celle-ci a pu exploiter les réponses fournies par un échantillon de 11 309 entreprises d’au moins 10 salariés.
La part des entreprises ayant connu au moins une grève a nettement augmenté
Cette nouvelle enquête de la DARES s’ouvre par un constat éloquent : le nombre d’entreprises ayant connu au moins une grève a nettement augmenté en 2022.
Pour rappel, la grève licite se définit comme une cessation du travail totale, collective, concertée et destinée à appuyer une ou plusieurs revendications professionnelles.
Concrètement, 2,4 % des entreprises de 10 salariés ou plus ont connu au moins une grève au cours de cette période. En comparaison à 2021, ce taux se situait à 1,6 %, soit une évolution de 0,8 points en un an.
Les mouvements de grève se sont multipliés…
Dans la suite de sa publication, la DARES indique que les mouvements de grève ont été plus fréquents dans les entreprises de grande taille.
En 2022, 35,4 % des entreprises de 500 salariés et plus ont connu au moins un mouvement de grève. Un chiffre en hausse de 8,2 points par rapport à 2021. Fait notable, ce taux a plus que doublé dans les entreprises de 10 à 49 salariés.
Sous le prisme sectoriel, la DARES tire plusieurs conclusions :
- premièrement, la hausse de la part des entreprises ayant connu au moins une grève concerne une très grande majorité de secteurs ;
- deuxièmement, les grèves sont plus répandues dans le secteur industriel ;
- troisièmement, la fréquence des grèves dans le secteur de la construction a augmenté d’un point malgré leur relative rareté.
… et intensifiés
La dynamique constatée sur la fréquence des grèves est partagée, souligne la DARES, s’agissant de leur intensité.
Sur ce sujet, le rapport pointe que le nombre de journées individuelles non travaillées (JINT) pour fait de grève est passé, en moyenne, de 58 à 99 jours pour 1000 salariés. Soit une hausse de 71 % entre 2021 et 2022.
Les revendications extérieures progressent également…
Concernant l’origine des motifs de mobilisation, la DARES révèle que des revendications strictement extérieures à l’entreprise sont invoqués dans 66 % des cas (ex : revendications interprofessionnelles). Ce qui représente une hausse notable de 13 points.
A l’inverse, la part de grèves dues à des motifs internes connaît une chute sensible (16 points de moins par rapport à 2021).
… tout comme les revendications liées aux rémunérations
Sans surprise, les rémunérations demeurent la revendication la plus fréquemment portée par les salariés grévistes (79 %). Son évolution de 6 points trouve essentiellement sa justification dans le contexte inflationniste de l’année 2022.
A noter, enfin, que se retrouvent parmi les autres motifs de grève :
- l’amélioration des conditions de travail ;
- la réforme des retraites ;
- l’emploi ;
- le temps de travail.
Pour consulter l’intégralité des données partagées par la DARES :
Vous souhaitez en savoir plus sur le déclenchement, l’organisation et les impacts d’un mouvement de grève ? Nous vous recommandons notre documentation « CSE ACTIV ».
Dares Résultats n° 24, Les grèves en 2022. Des revendications salariales qui s’amplifient, avril 2024
Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot
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