Comment débuter une démarche de prévention ?

Une démarche de prévention est un mouvement collectif, une vague qui, sous l’impulsion de la direction et du « terrain », permet de créer une dynamique. J’ai compris que la fréquence de cette onde est primordiale pour donner de la puissance et donc de l’impact à cette démarche.

A l’approche des Jeux olympiques où la fratrie Lebrun nous permet des espoirs de succès, je pourrais illustrer cette dynamique par une métaphore « pongiste » où les situations à risques feraient l’objet d’échanges sans jamais marquer de temps mort.

Prévention rime avec émotions. Suscitez-les, partagez-les et vous verrez : vous ressentirez cet élan, cette dynamique au sein de votre organisation. N’attendez pas de subir un événement malheureux, un contentieux, une condamnation. Soyez l’instigateur, le chef d’orchestre ! Allez, lançons-nous ensemble et définissons les prérequis.

La politique de prévention est un ensemble de mesures mises en place pour éviter que des phénomènes nuisibles se produisent au sein d’une entreprise ou d’une collectivité. Il s’agit d’une première étape cruciale qui marque l’engagement d’une direction et fixe la ligne directrice.

En fonction des périmètres envisagés et des objectifs, plusieurs référentiels tels que l’ISO 14 001 – Système de management environnemental, l’ISO 45 001 – Systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail ou encore l’ISO 50 001 - Management de l’énergie ou encore un cadre réglementaire (statut ICPE notamment) vous guideront dans l’établissement de cette politique.

La rédaction de cette politique, ainsi que sa communication au travers de l’organisation, constitueront un élément fondateur de votre démarche de prévention actant l’engagement de l’entreprise et fixant un cadre pour l’ensemble des collaborateurs.

En France, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays d’Europe, le Code du travail n’encadre pas la fonction de préventeurs/chargés de prévention. A l’inverse, d’autres acteurs de la prévention, qu’il s’agisse du médecin du travail, des représentants du personnel, de l’Inspection du travail, des experts (IPRP, formateurs, consultants, etc.) ou encore de l’Assurance maladie figurent en bonne place. Il s’agit pourtant bien souvent, et de plus en plus, d’un coordinateur agissant par délégation de l’employeur et connectant les acteurs.

Me revient à l’esprit l’un des premiers doutes de ma carrière lorsque j’ai repris le pilotage d’un service environnement, hygiène et sécurité (EHS) d’un site SEVESO Seuil Haut. Quid de ma légitimité ? Qui sommes-nous, préventeurs, pour évaluer, juger, fixer des règles ?

J’ai vite compris que la vérité qui se cachait derrière la formule : « La sécurité est l’affaire de tous ! » était qu’au-delà du fait que chacun doit veiller à sa sécurité et à celle de ses collègues, les thématiques EHS ne vivent que par, et pour, le collectif.

Vous l’aurez compris, ma vision de ce rôle n’est en rien celle d’un expert omniscient. Je ne suis pas un expert des risques électriques, fin psychologue analysant les situations de tensions génératrices de RPS, spécialiste du dimensionnement d’un réseau d’extinction incendie, ingénieur en solution de valorisation des déchets ou en réduction de la consommation d’énergies. Mais pour peu que vous ayez la flamme, cette conviction, lancez-vous ! Un brin de logique et un soupçon de pragmatisme feront de vous les chefs d’orchestre de votre démarche de prévention mettant en musique et diffusant une onde, une énergie positive visant à préserver vos collaborateurs, vos collègues et votre environnement.

Maintenant que l’impulsion est donnée et que l’ensemble des joueurs sont sur le terrain, il est temps d’attaquer les fondations de notre système avec l’étape cruciale de l’évaluation des risques. Place au DUERP dans le deuxième épisode.