Formation professionnelle : quelles nouveautés en 2022 ?

Publié le 07/11/2022 à 08:30.

Temps de lecture : 3 min

Deux ans après l’impact de la crise sanitaire, la formation professionnelle reste un enjeu crucial pour les entreprises, notamment face aux défis économiques actuels. Claire Pascal, directrice générale de Comundi et vice-présidente de la Fédération de la formation professionnelle, nous éclaire sur la situation en 2022.

Contexte économique, digitalisation et retour au présentiel

La formation professionnelle évolue dans un contexte d’incertitude économique marqué par la crise énergétique et l’inflation. Les entreprises, prudentes, réduisent souvent leurs budgets de formation, ce qui est aggravé par la suppression, en 2019, des dispositifs de mutualisation pour les PME. Parallèlement, les difficultés de recrutement et la nécessité de fidéliser les talents exacerbent les tensions sur les compétences internes.

La pandémie a accéléré l’usage du distanciel, mais une tendance au retour des formations en présentiel s’observe. Les entreprises continuent d’utiliser le distanciel pour des raisons pratiques et économiques, mais avec un retour d’intérêt pour les formations en face à face, qui favorisent les interactions humaines. Le digital reste pertinent, surtout en mode blended learning, combinant présentiel et distanciel pour maximiser l’impact pédagogique.

Tendances et innovations

Les entreprises cherchent à développer des compétences en management, soft skills et certification. Les compétences techniques, bien que cruciales, deviennent rapidement obsolètes, tandis que les soft skills, considérées comme un socle essentiel, gagnent en importance. La certification, autrefois marginale, est devenue un critère clé, largement influencée par le succès du Compte Personnel de Formation (CPF).

Le FNE-Formation, initialement bien accueilli, a souffert de modifications fréquentes, rendant son accès complexe pour les entreprises. Bien que pertinent, ce dispositif a perdu en efficacité, et son avenir reste incertain malgré la relance temporaire par certains OPCO. Claire Pascal plaide pour sa pérennisation, notamment pour les PME, qui en auraient grandement besoin pour maintenir leur compétitivité.

En France, plutôt que d’une « grande démission » comme aux États-Unis, on observe une « grande agitation » avec un turnover élevé et des difficultés croissantes à fidéliser les talents. La formation devient ainsi un levier stratégique pour attirer et retenir les collaborateurs, en proposant des parcours de développement et de reconversion internes.

Vers une nouvelle réforme de la formation professionnelle ?

Alors que la formation professionnelle est régulièrement au centre des réformes, le secteur appelle à plus de stabilité. Une nouvelle loi visant à lutter contre les fraudes au CPF est en cours de vote. Toutefois, le véritable défi à venir concerne le financement du système, actuellement sous pression en raison des dépenses croissantes en apprentissage et du succès du CPF. Des ajustements, incluant un potentiel reste à charge pour les actifs, sont envisagés.

En résumé, la formation professionnelle en 2022 est un domaine en pleine mutation, confronté à des défis économiques et à des besoins croissants en compétences. Les entreprises doivent continuer à investir dans ce domaine pour rester compétitives et répondre aux attentes de leurs collaborateurs dans un marché du travail en constante évolution.

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