Semaine de 4 jours : l’INRS partage ses recommandations
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Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
L’actualité sociale en est un témoin, la semaine de 4 jours connaît un intérêt sans égal. Consciente de ce nouveau contexte marqué par la démultiplication des expérimentations et la communication des premiers bilans, l’INRS vient de partager diverses préconisations destinées à prévenir les potentiels effets pervers de cette réorganisation du travail sur la santé et la sécurité des salariés.
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La semaine de 4 jours : une phase majoritairement expérimentale
Malgré la conversion définitive d’une poignée d’entreprises, force est de constater que la semaine de 4 jours prend majoritairement vie à travers un processus expérimental.
En pratique donc, la mise en œuvre de cette nouvelle organisation de la semaine de travail ne repose nullement sur un schéma unique et prédéfini. Et pour cause, les partenaires sociaux ont toute latitude pour négocier un cadre qui, assurément, doit répondre aux problématiques et aux besoins propres à l’entreprise.
Ce faisant, de multiples divergences peuvent être identifiées entre les dispositifs institués. Cela concerne pour l’essentiel :
- les bénéficiaires du dispositif ;
- la détermination du jour non-travaillé ;
- la durée hebdomadaire de travail : faut-il la réduire ou simplement la compresser ?
Notez le
Ce changement de rythme emporte, sauf réduction très significative de la durée hebdomadaire de travail, une augmentation de la durée quotidienne de travail.
Étant entendu que la décision de réduire le temps de travail hebdomadaire fait naître, à elle seule, d’autre interrogations :
- faut-il abaisser ou maintenir le seuil de déclenchement des heures supplémentaires ? ;
- comment faire évoluer la situation des salariés à temps partiel et, le cas échéant, des salariés en forfait-jours plein et réduit ? ;
- etc.
Si vous souhaitez prendre connaissance de certains dispositifs préexistants, pensez à télécharger notre dossier :
La semaine de 4 jours : vectrice de risques pour la santé et la sécurité des salariés malgré tout
L’INRS, par l’intermédiaire de son responsable d’étude, Bertrand Delecroix, a récemment exposé les principaux enseignements tirés des premières expérimentations réalisées en France et en Europe sur ce sujet.
Elle signale, à titre liminaire, que l’aspect novateur de la semaine de 4 jours ne doit pas occulter le fait que celle-ci demeure génératrice de risques. Et ce, même si l’on observe une diminution sensible de l’absentéisme, du turn-over et du niveau d’épuisement professionnel des salariés.
A l’évidence, cette nouvelle organisation du travail emporte, pour la majorité des salariés, une intensification de leur rythme de travail. Dès lors, elle provoque des effets différents sur leur santé et leur sécurité en fonction de ses modalités d’organisation.
En effet, dans les entreprises ayant opté pour une compression du temps de travail, on constate que l’extension des journées de travail constitue une source d’augmentation du risque d’accident. Et pour cause, cet allongement contribue à accroître la fatigue des salariés et à réduire leur vigilance.
D’autres risques sont alors générés par les entreprises qui, à l’inverse, se sont tournées vers une réduction du temps de travail, c’est-à-dire vers une optimisation de la productivité des salariés. L’écueil de la surcharge de travail, matérialisé par un débordement de l’activité professionnelle dans la sphère privée (jour non-travaillé, week-end, soirs, nuits, etc.) est prédominant. Pour autant, d’autres risques tels que l’accroissement de la fatigue et du stress existent aussi et ne doivent pas être sous-estimés.
Notez le
En toutes circonstances, souligne l’INRS, la semaine de 4 jours peut constituer une cause de fragilisation des collectifs de l’entreprise. En l’occurrence, l’intensification de l’activité de travail pourrait conduire à réduire la fréquence et la durée des rencontres entre salariés. Ce qui, en définitive, aboutirait à limiter et à altérer leurs échanges ainsi que le partage d’informations et de connaissances.
La semaine de 4 jours : quelles précautions adopter ?
Afin d’accompagner les entreprises dans la prévention de ces risques, l’INRS formule différentes suggestions.
Elle relève tout d’abord la nécessité de procéder, en amont, à leur évaluation.
Cette étude doit permettre, par la suite, de définir les mesures de prévention à appliquer, et ce, en concertation avec les salariés, leurs représentants et le SPST. Celles-ci pourront notamment porter sur :
- l’organisation du travail ;
- la formation et l’information des salariés ;
- et l’aménagement des postes de travail des personnes concernées.
L’INRS conditionne enfin l’efficience de l’action des entreprises à :
- premièrement, la récurrence de l’analyse des risques ;
- deuxièmement, la définition de mesures correctrices envisageant la possibilité d’éventuels ajustements.
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Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot
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