Santé des dirigeants de TPE/PME et ETI : les résultats du 10e baromètre de la Fondation MMA Entrepreneurs du Futur
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La Fondation MMA des Entrepreneurs du futur a publié, pour la 10e année consécutive, son baromètre dédié à la forme et à l’état d’esprit des dirigeants de TPE, PME et ETI. Enrichie d’un focus sur les maladies longues, cette nouvelle enquête menée auprès de 1500 dirigeants partage des données éclairantes sur le rapport de ces derniers à leur santé physique et mentale.
Le constat de cette étude
Cette étude a été réalisée en début d’année 2024 pendant deux mois auprès de 1500 entrepreneurs.
Il a pu être constaté que 90 % d’entre eux se disent être en bonne forme physique, 76 % des sondés se disent en bonne forme psychologique et seulement 39 % décrivent leur état de santé mentale comme passable, voire mauvais.
Les dirigeants font ressortir le fait qu’il leur est difficile pour eux d’avoir un suivi régulier chez le médecin et de maintenir leur équilibre vie personnelle et vie professionnelle.
La pandémie de Covid-19 a certainement fait réagir certains employeurs, leur permettant ainsi de se recentrer sur leur équilibre de vie personnelle/vie professionnelle et surtout de prendre soin de leur santé tant physique que mentale.
Les jeunes patrons (18-24 ans) sont 96 % à se dire en bonne santé physique mais 30% à évoquer une détresse psychique.
Il ressort également de cette étude que les « troubles physiques récurrents » concernent encore 71% des chefs d’entreprise. Les plus fréquents sont :
- le mal au dos (47 %) ;
- les douleurs articulaires (38 %) ;
- les troubles du sommeil (36 %) ;
- les migraines (22 %) ;
- les troubles oculaires (18 %) ;
- les troubles gastriques (14 %).
35% d’entre eux sont concernés par des maladies longues, telles que des cancers, des maladies chroniques type diabète, inflammations de l'intestin, sclérose en plaques ainsi que des maladies cardio-vasculaires.
Ces maladies touchent davantage les dirigeants de plus de 65 ans et ceux employant jusqu’à 5 salariés.
Ceci est certainement à rapprocher du fait que dans les plus petites entreprises, les dirigeants doivent effectuer plusieurs tâches, notamment administratives et comptables, en sus de leur propre métier.
Notez le
Ils en parlent tout de même à leur entourage professionnel (leurs équipes et leurs conseils avocats, experts-comptables, consultants, ainsi qu’à leurs banquiers). Bien que 51% des actifs estiment qu'il est toujours difficile de révéler sa maladie, 87% ont néanmoins choisi d’en parler.
La crainte d’une révélation de leur état de santé
Ce sujet est plutôt tabou, tout simplement car les chefs d’entreprises craignent que l’annonce de leur état de santé, ou maladie, engendre des répercussions sur leur activité professionnelle.
Il est, en effet, loisible de penser que les fournisseurs et/ou clients seront ainsi beaucoup plus réticents à travailler avec eux, voire même leurs salariés.
L’étude rapporte même que 21 % d’entre eux ont pu constater une baisse de leur chiffre d’affaires à la suite de cette annonce.
Pour éviter cela, il va donc dans leur intérêt de prévenir et d’anticiper ce type de problématique. Par exemple :
- en prévoyant la désignation d’un remplaçant en cas de survenance du risque ;
- en contactant une assurance afin de permettre la poursuite de son activité.
Ce type d’assurance peut notamment permettre la mise en œuvre d’un aménagement de leurs conditions de travail.
29 % des chefs d’entreprise ont réorganisé leur activité et 22 % ont été contraints de mettre en pause, voire d'arrêter leur activité.
Notez le
Il ressort de l’enquête que, dans ce contexte, l’esprit d'équipe au sein de leur société s'est développé pour 24 % d'entre eux.
Vers la mise en place d’une prévention santé
82 % des chefs d’entreprises disent avoir mis en place des pratiques de « prévention santé » au quotidien (sport, hygiène de vie, etc.).
49% d’entre eux ont pris des dispositions en matière de prévoyance pour être couverts et accompagnés en cas de maladie.
Il est constaté que les chefs d’entreprises regrettent de ne pas avoir d’accompagnement social à cet égard et y compris dans leurs démarches administratives.
Afin de lutter contre la survenue d’un éventuel risque de maladie, souvent évocateur d'un stress important, 54 % des chefs d'entreprises interrogés indiquent avoir repris une activité physique régulière, et 48 % avoir adopté une alimentation plus saine.
Le manque de temps est à l’origine de la difficulté de leur suivi médical.
Toutefois, il convient de retenir qu’il est préférable de s’arrêter un instant sur son état de santé avant qu’il ne soit trop tard. Mieux vaut prévenir que guérir.
Baromètre Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur & Bpifrance Le Lab « Forme et état d’esprit des dirigeants de TPE, PME et ETI », 10e édition, Mars 2024
Juriste en droit social pour une entreprise du Bâtiment
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