Les interventions en post-trauma
L’intervention post-traumatique se positionne à la suite d’un événement traumatique. Un événement traumatique est un événement imprévisible, soudain, brutal qui menace l’intégrité physique et/ou psychique de l’individu.
Soudainement, l’individu est confronté à la réalité de sa propre mort, au travers d’une menace directe pour lui ou pour autrui. « Cet événement doit également provoquer une peur intense, un sentiment d’impuissance ou un sentiment d’horreur » (American Psychiatric Association, 1994). L’image de sa propre mort s’impose à l’individu.
Ce peut être un braquage violent, un assassinat, un accident grave entraînant la mort, un suicide, etc.
Cet événement fait effraction dans l’appareil psychique et met en suspens les capacités de penser. Lorsque le psychisme n’est pas en état d’alerte et qu’un événement violent apparaît par surprise, il réagit immédiatement. Le cerveau émotionnel (c’est-à-dire le système limbique, l’ensemble des structures primitives importantes dans le contrôle des comportements affectifs) est dérégulé et hyperactivé. Il échappe aux possibilités de contrôle frontal et préfrontal. Les mécanismes de défense habituellement efficaces sont mis en échec.
L’appareil psychique est débordé par l’événement. Le sujet est en état de sidération. Il n’a plus accès à la parole ni à la pensée. En l’absence de mots et de représentation possible de l’événement, aucune élaboration n’est possible. La personne ne peut plus lier ni associer les représentations psychiques.
« Si la mémoire se fige à cet instant, c’est le syndrome psychotraumatique » (Boris Cyrulnik). La personne est prisonnière du passé. Elle ne peut aller au-delà de la représentation qu’elle s’est faite. Tout évoque le traumatisme. Même l’événement terminé, la personne voit s’imposer à elle une menace qui peut entraîner des séquelles, sur les plans individuel et collectif.
Pendant ou juste après l’événement (dans les 24 h), la personne présente des symptômes dissociatifs : perturbations du fonctionnement de la mémoire, de son identité, de la perception de son corps, des événements. L’événement est vécu à nouveau sous forme de cauchemars, souvenirs. La personne présente une activation neurovégétative amplifiée (irritabilité, troubles du sommeil et de l’appétit notamment). C’est « l’état de stress aigu ».
Dans cette partie, nous explorerons pas à pas :
- Comment aborder un événement traumatique en entreprise ?
- Comment préparer l’entreprise ?
- Comment adapter la procédure à chaque entreprise dans son contexte ?
Nous examinerons les différentes réactions possibles. Nous réfléchirons aux caractéristiques d’une communication qui anticipe les événements possibles, afin d’étudier les messages essentiels à faire passer aux collègues de la personne ayant vécu l’événement traumatique.
Enfin, nous présenterons les informations à faire remonter au top management en comité de direction et en comité de pilotage.
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