RPS et QVCT : le pas à pas d’une démarche à succès Référence : RPS.1.2

Évaluer l’existant

L’état des lieux des risques psychosociaux et l’identification des facteurs et types de risques organisationnels auxquels sont exposés les salariés sont des préalables à toute démarche de prévention, car ils permettent de déterminer et de cibler les actions de prévention pertinentes qui répondent aux problématiques réelles rencontrées par les salariés.

Mais identifier les risques psychosociaux (RPS) au sein d’une entreprise demande en premier lieu de savoir précisément ce que l’on cherche à évaluer.

Ainsi, il semble fondamental, lors d’un diagnostic RPS, de s’intéresser à la santé psychologique des salariés. Comme indiqué précédemment dans la définition des risques psychosociaux [RPS.1.1.1], selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». L'OMS définit par ailleurs la santé mentale comme un « état de bien-être dans lequel l'individu réalise ses propres capacités, peut faire face aux tensions ordinaires de la vie, et est capable de contribuer à sa communauté ». À partir de ces deux définitions, la santé psychologique doit être envisagée comme dépendante de l’adaptation de l’être humain à son environnement. Une personne sera considérée comme en bonne santé psychologique lorsque ses capacités d’adaptation sont en phase avec les contraintes que lui impose son environnement. À l’inverse, lorsque les capacités d’adaptation d’une personne et les contraintes de l’environnement ne se compensent plus, alors survient la pathologie. L’expression la plus courante d’une incompatibilité entre une personne et son environnement est le stress. En effet, la biologie définit la réaction de stress comme le siège de la capacité d'adaptation des mammifères. Elle nous apprend également que lorsque cette capacité d'adaptation est sur-sollicitée ou mal sollicitée, les probabilités d'apparition de pathologies augmentent : troubles cardiaques, troubles gastriques, troubles musculo-squelettiques, ou troubles psychiatriques tels que l'anxiété pathologique, la dépression ou le burn-out.

La détection précoce des symptômes du stress et des pathologies qui peuvent lui être associées constitue donc une étape fondamentale de la démarche de prévention des RPS. Il existe, en outre, de nombreux outils permettant de détecter de façon fiable la présence de stress ou de mal-être [voir RPS.2.1]. Cela permet en effet de dresser un état des lieux de la santé des salariés et d’évaluer l’ampleur et la gravité de la situation. Cependant, cela ne suffit pas. Car si les manifestations d’une souffrance au travail sont un reflet de la situation de l’entreprise, elles n’aident en rien à définir un plan d’action permettant d’améliorer la santé psychologique des salariés. Par conséquent, il convient de considérer que ce qui fait qu’un risque pour la santé au travail est psychosocial, ce n’est pas uniquement sa manifestation, c’est surtout son origine : les risques psychosociaux seront définis comme les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental d’un salarié.

Deux autres points sont à considérer dans ce cadre :

  • d’une part, il est indispensable de s’intéresser aux facteurs qui sont à la source du stress et du mal-être, afin de pouvoir mettre en place des actions pour limiter leur survenue ou leur portée ;
  • d’autre part, il est également important d’évaluer et d’identifier les ressources dont disposent les salariés pour s’adapter aux contraintes de leur environnement de travail, afin de mettre en place des actions visant à les renforcer.

L’état des lieux des risques psychosociaux et l’identification des facteurs et types de risques organisationnels auxquels sont exposés les salariés sont donc des préalables à toute démarche de prévention, car ils permettent de déterminer et de cibler les actions de prévention pertinentes qui répondent aux problématiques réelles rencontrées par les salariés.

Une fois les bases de la démarche de diagnostic RPS posées, il reste à choisir les outils de mesure adaptés. Il n'y a pas d'outil de mesure polyvalent, encore moins universel. À chaque paramètre son échelle de mesure. Classiquement, l’évaluation des risques psychosociaux/stress au travail est réalisée à l’aide de méthodes scientifiquement reconnues. Pour être certain de procéder à une détection fiable des risques psychosociaux, il convient de baser sa pratique sur une connaissance scientifique de l’humain au travail. Dans ce cadre, il existe différentes approches des risques psychosociaux qui conditionnent à la fois la démarche d’identification des risques et les actions qui seront déployées.

Ce chapitre présente, dans un premier temps, une analyse des modèles théoriques prédominants dans la littérature scientifique des risques psychosociaux. Dans un second temps, une mise en pratique de ces modèles est proposée pour permettre une évaluation fiable des RPS et politiques de préventions existantes dans l’entreprise.

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